L’Agence internationale de l’énergie atomique des Nations Unies a déclaré mercredi qu’elle pensait que l’Iran avait augmenté son stock d’uranium hautement enrichi, dans une courte étape technique vers des niveaux de qualité militaire.
L’agence a également exprimé des inquiétudes croissantes quant à la réticence de Téhéran à participer à une enquête qui est devenue un point d’achoppement dans les efforts visant à relancer l’accord nucléaire de l’Iran avec les puissances mondiales.
L’agence a déclaré aux États membres dans son rapport trimestriel confidentiel qu’elle estimait que l’Iran disposait d’environ 55,6 kilogrammes d’uranium enrichi à une pureté fissile de près de soixante pour cent, soit une augmentation estimée de 12,5 kilogrammes par rapport à mai dernier.
L’enrichissement à 60% de pureté est une étape technique à un pas de plus des niveaux d’enrichissement de qualité militaire de 90%.
Les experts en non-prolifération ont averti que l’Iran dispose désormais d’assez d’uranium enrichi à 60 % pour le retraiter en combustible pour au moins une bombe nucléaire.
Le rapport de l’AIEA a également estimé qu’au 21 août, le stock total d’uranium enrichi de l’Iran s’élevait à 3 621,3 kilogrammes, soit une augmentation de 365,5 kilogrammes depuis le dernier rapport trimestriel publié en mai.
L’agence basée à Vienne a déclaré qu’elle n’était pas en mesure de vérifier la taille exacte du stock iranien d’uranium enrichi en raison des restrictions imposées par Téhéran aux inspecteurs de l’ONU l’année dernière et du retrait de l’équipement de contrôle et de surveillance de l’agence en juin des sites iraniens.
Alors que l’Iran a longtemps insisté sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, ses responsables discutent désormais ouvertement de la capacité de Téhéran à obtenir la bombe atomique s’il le voulait.